Qui ne connait pas l'ADMR de Bozel ?
L’aide à domicile des personnes dépendantes, elles, eux, nos ainé(e)s, vous, moi demain…
L’Association locale de l’ex-canton de Bozel est fédérée à l’ADMR 73 : 34 autres associations en Savoie, 500 bénévoles, 678 salariés, 5035 bénéficiaires, dont 196 « chez nous »… Avec une vingtaines d’Aides à Domicile (AD), 1 assistante technique, 1 secrétaire et 14 bénévoles…
Allez, encore quelques chiffres : plus de 167 000 kms effectués, 22835 heures d’intervention (35 personnes aidées en moyenne par mois), 9779 repas livrés (27 repas par jours), une douzaine de système de sécurité (assistance à distance via le téléphone).
Le 9 juin se tenait donc l’assemblée générale statutaire ou l’on rend compte des activités de l’année écoulée, de la situation financière (saine), des problèmes rencontrés (difficulté à recruter de nouvelles (nouveaux ?) aides à domicile, des satisfactions enregistrées (l’implication des salariés -1 homme !- dans des tâches pourtant délicates), des projets d’avenir, des appels à renouveler les bénévoles, du vote de tous ces rapports, etc…
Mais bien mieux que d’alourdir ces résultats 2015, à la Perrière, nous avons eu la surprise en clôture de réunion, et devant le parterre de représentants des familles, des structures « constituées » et des élus des différentes communes, d’une prise de parole de Fabienne GIRARD, auxiliaire de vie sociale, très instructive sur l’état d’esprit qui prévaut à l’ADMR de Bozel.
Bernard Fraissard. Bénévole chargé de la télé-alarme
Jugez –en !
Et merci à Fabienne pour en avoir autorisé la publication dans nos colonnes !
Salariée depuis 9 ans dans l’association, je trouve que l’ADMR de
Bozel est un milieu associatif investi et en constante évolution
grâce à la mobilisation de ses bénévoles sous la présidence de
Mr Robin qui coordonne et gère l’équipe administrative et les
aides à domicile.
Avec les besoins croissants, nous devenons des auxiliaires de vie
Sociale hybrides.
Je pense à ce dicton de La Perrière dit par une de ces habitantes :
« Mieux vaut être mulet aux Allues que femme à La Perrière »
Et bien:
« Mieux vaut être femme dans les stations environnantes connues que
femme à l’ADMR !
Malgré les conditions difficiles, nous aimons notre métier.
Il nous demande une polyvalence énorme. Tous en parcourant les routes,
arpentant les chemins, nous devons :
- percevoir le détail pour trouver une adresse,
- se garer à proximité quand cela est possible et avec des conditions de
circulation qui perturbent notre temps si précieux.
Malgré ce temps qui nous stresse obligatoirement, nous avons le pouvoir de
gérer ce stress pour nous consacrer à la personne aidée, lors d’une première
prise de contact, la mettre en confiance. Instaurer cette confiance, s’adapter à
la personne fragilisée dans notre communication, en passant par le verbal ou le
non verbal.
Ressentir au plus profond de soi les difficultés et rassurer.
Alors le fameux savoir être nous ouvre les portes de l’être humain à son
domicile. De là, nous devons suivre un plan d’aide établi, suite à la visite
de l’assistante sociale. Même si les besoins sont apparents, l’humain n’est pas
une carte topographique, l’itinéraire prévu demande des efforts de notre part
pour pouvoir le suivre correctement et inciter le bénéficiaire à en faire autant,
en restant toujours dans la bienveillance.
Les pathologies Alzheimer ou apparentées, les maladies neurodégénératives
sous toutes leurs formes, les handicaps divers et le mal-être des familles,
nous amènent vers une ouverture d’adaptation, de connaissances et de
compréhension de plus en plus large.
Nous devons être capable de prévention ou d’alerte en cas de danger
Imminent. Nous sommes un D.V.A. (Détecteur Victime Avalanche). Notre
conscience se positionne en émetteur/récepteur, avec la possibilité de la
recherche finale.
Encourager, solliciter pour la toilette et certains petits soins, pour la
préparation ou la prise des repas, surveiller la prise des médicaments en
pilulier, s’armer de force pour mobiliser la personne, effectuer de bons
transferts, utiliser du matériel médicalisé tout en faisant acte de prévention
et en sécurisant la personne autant physiquement que psychologiquement ;
Tous ces nombreux domaines de compétences et de polyvalences nous
enrichissent tous les jours dans un souci et une satisfaction d’échange
quand cela ne dépasse pas le seuil du surmenage.
Notre accompagnement des personnes maintient leur autonomie et le lien
social dans une société de plus en plus individualiste.
A travers des activités d’animation, nous préservons leurs capacités physiques
et de mémoire.
En respectant leurs habitudes et en veillant à leurs difficultés motrices ou de
repères, nous nous chargeons des tâches ménagères en les impliquant, que ce
soit par la parole ou l’acte.
A l’heure où la question sur la sédentarité se pose, nous sommes dans un
rythme d’actions ou d’activités physiques toujours grandissants tout en
stimulant celles des personnes aidées, c’est un bénéfice pour leur santé.
Les associations et les clubs sportifs participent à la vie locale.
Les stations de sport d’hiver, la construction d’infrastructures, l’aménagement
montagne, en faveur du tourisme aspirant à des loisirs diversifiés plus
seulement tournés vers le ski alpin, est important pour le développement du
département.
Mais c'est le travail de nos aînés qui a permis cette évolution.
Alors n’oublions pas et conjuguons le passé et le présent pour les aider de notre
mieux. Pour cela, il est grand temps de réagir et de nous en donner les moyens
à nous, associations d’aide à la personne, à nous, personnel d’intervention.
L’univers virtuel reste un appui mais ne doit pas sous prétexte d’économies,
mettre en danger l’être humain que ce soit, aidants ou aidés.
Actrices de l’ombre, notre profession mérite un regard neuf, une
revalorisation de nos conditions de travail et de nos salaires,
Arrêtez de nous délaisser !
« Ne perdons rien du passé. Ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir. »
Anatole France, écrivain français (1844-1924)
Fabienne Girard.