LE COLLECTIF POUR L’HÔPITAL DE MOÛTIERS « S’INVITE » À L’Agence Régionale de Santé (A.R.S) le 07/03/2016 à LYON.
Après être monté « sans encombre » à l’étage de direction, les 23 membres du collectif ont parlementé pour être reçus par la directrice générale, Mme Wallon. Une délégation de 4 personnes la rencontre, avec son directeur de cabinet.
Bernard Gsell, président du Collectif, Lucette Lafaye, secrétaire, Bernard Fraissard, Vice-président, et Laurent Husson, chargé de la communication et animateur du site internet www.hopital-moutiers.com interpellent Mme Wallon afin de lui demander une réponse à des courriers antérieurs restés lettres mortes:
Où en est le « protocole d’accord » qui avait été annoncé en novembre 2014 dans le cadre du plan d’actions OFFRE DE SANTE EN TARENTAISE et devait être signé des différents partenaires ?
Qu’en est-il de la réponse argumentée que vous aviez annoncée suite à l’étude complémentaire réalisée par le cabinet VALLEYS à la demande du Collectif et financée par les collectivités locales (par rapport à celle du cabinet d’étude KPMG à l’origine de la situation sanitaire actuelle) ?
Où en est la démocratie sanitaire quand la composition du conseil de Surveillance du CHAM, renouvelé en septembre 2015, ne comprend aucun représentant de notre association représentative des usagers ?
Pour quelle raison précipiter des travaux à Albertville en faisant fi du code de l’urbanisme ? Y avait-il urgence à fermer ce qui fonctionnait bien à Moûtiers ?
Qu’en est-il de la promesse faite par le directeur de l’ARS en aout 2013, qu’il maintiendrait les services d’urgences de Moûtiers ?
Qu’en est-il de l’examen du scénario alternatif proposé par notre collectif qui permettrait de conserver l’efficience SECOURS-URGENCES-CHIRURGIE à Moûtiers, validé à 99% lors de l’enquête publique réalisée en mars 2015 dans 27 communes ?
Qu’en est-il de la réponse que devait nous faire le Ministère de la Santé suite à notre rencontre à Paris le 12/05/2015 ?
Nous demandons ce jour à Mme WALLON :
Une réponse écrite à notre courrier du 28/10/2015
Une expertise de l’état des locaux des sites hospitalier de Moûtiers, Albertville et Bourg-Saint-Maurice, en regardant les aspects sanitaires, fonctionnels, et réglementaires (urbanisme, santé publique….etc)
Une étude d’impact partagée, avec des représentants des usagers issue de notre collectif, des effets de la fermeture des urgences et de la chirurgie à Moûtiers au cours de cet hiver
Un examen du scénario plébiscité par la population du territoire
L’invitation de représentants de notre collectif d’usagers dans tous les comités de pilotages (celui des transports sanitaires, celui du CAM de Moûtiers……etc) et au sein du Conseil de Surveillance du CHAM
Le compte-rendu intégral du Conseil de Surveillance du CHAM du 8 Avril 2015, portant sur le « Projet de santé de Tarentaise-Arlysère et ses impacts sur les sites hospitaliers d’Albertville et de Moûtiers »
Mme Wallon : … L’Accès aux soins est global, pas seulement hospitaliers.
Le nouveau dispositif est mis en place avec différents partenaires… ne veux pas discuter avec nous des urgences de Moutiers. Elles ont été réorganisées. On verra aux résultats, on a pris des engagements sur la qualité des soins. Si elle se dégrade on en tirera les conséquences, pour le moment ce n’est pas le cas. Changer ce dispositif ne veut pas dire dégrader les résultats …
Ce rapport de force (qu’elle entend et comprend) n’enlève aucune légitimité à notre action, à aucun moment. Elle nous voit sur un registre de contestation de principe de toute transformation…
Les travaux ont été effectués, la mise en place réussie… nous propose de se revoir aux résultats de ça.
« J’avance jusqu’à ce qu’on me prouve que les patients sont moins bien, pas seulement ceux du voisinage de Moutiers, tous »
Elle énonce les moyens supplémentaires mis dans 35 cabinets de montagne, tous labellisés, 1,2 millions. Donc une augmentation des soins de proximité. Un travail sur les transports…
Elle indique la non adhésion totale des élus qui ont fait évoluer le premier schéma de l’ARS… plus riche.
BG : Indépendamment de nos désaccords, peut-on être associés … le Sous-Préfet d’Albertville a refusé que nous participions à une réunion du Comité de pilotage local sur les transports…
Mme W :« Il faut voir avec lui… Tant que vous passez vos tracts à dire que l’H de M est mort, par exemple, on ne peut pas discuter, parce que ça n’est pas vrai, ça n’est pas vrai, … c’est vous-même qui détruisez l’outil que vous défendez … c’est vous qui tuez Moutiers ».
Il y a des tas d’hôpitaux qui n’ont pas de services d’urgences …
BF : Intervention relative aux dires des médecins de montagne qui signalent un accès limité au Scanner de Moûtiers, le déménagement à Albertville de matériel d’échographie : qu’en est-il de « l’intégrité » de l’H de M ?
Mme W : « Je ne sais pas ce que veux dire « conserve son intégrité », vous, vous dites que l’H de M va fermer, c’est faux » mais admet avoir entendu dire que les gens n’ont pas toujours ce dont ils ont besoin…
BG fait référence à l’enquête publique avec 27 communes, pas outrancière du tout, ayant donné lieu à un vrai débat, regrette que ce ne soit pas les services de l’état qui aient organisé cela car nos concitoyens sont capables de comprendre aussi bien les enjeux financiers, que les enjeux de contraintes médicales,… et regrette qu’on nous refuse autour de la table au prétexte qu’on n’est pas d’accord avec l’ARS sur la stratégie, c’est grave.
Mme W : « Si, vous prenez des positions très radicales, et encore une fois je vous reconnais toute légitimité, mais vous dites : si on touche à quoi que ce soit, on détruit l’hôpital ! …. Alors qu’on bougera l’équilibre entre les 2 Hôpitaux. Or vous n’avez renoncé à rien, ce que je respecte … mais moi j’ai dû avancer … et il me semble que les choses se passent proprement »…
BF intervient pour dire sa difficulté à comprendre comment le « Projet de Santé en Tarentaise » qui est à l’œuvre actuellement (nombreux travaux de commissions), qui devait aboutir à des conclusions en 2016 (reporté en 2017) est désynchronisé du traitement hospitalier (équipements structurants). On ne comprend pas bien …
Il lui apprend notre évincement de ces commissions (en suspicion de « mauvais esprit » ?)
Mme W : « Je vous remercie de pas le comprendre, moi-même je le regrette »
Admet que nos critiques des choix de l’ARS sont normales et dans l’ordre des choses, mais pas les contre-vérités… car rien ne permet de prédire la mort de l’hôpital.
BG fait référence à notre dénonciation principale de la suppression des urgences et de la chirurgie… (alors que Mme Wallon accuse le collectif d’ abus de langage, de caractère outrancier des lettres, de communication par slogans…) et résume notre position en disant qu’il n’est pas de ceux qui considèrent que comme St Pierre d’Albigny, un pôle gériatrique c’est un hôpital…
Mme W contexte que Moutiers soit destiné à être un pôle gériatrique… et énonce que « maintenant les choses sont faites » elle attend de nous autre chose que des slogans…
BG demande une réponse à notre courrier recommandé du 28 Octobre. Mais Mme W énonce qu’en 6 mois les choses ont changées : le transfert de la chirurgie s’est correctement passé, et les urgences fonctionnent à Moutiers (contesté par Laurent « il n’y a plus d’urgences à M » ; complété par BG, « c’est un dispensaire »), ces deux remarques étant considérées comme « manichéennes » car à Moutiers le service d’urgence était calibré pour des urgences vitales alors que 80 à 90% des urgences ne sont pas des urgences vitales. Ça nécessitait des changements.
Lu.. lance alors le mot qui fâche : « c’est de la bobologie », vocable que Mme W se refuse à employer (même si les médecins l’emploient), car entre bobologie et urgences non vitales il y a une différence.
Mme W fait référence à un rapport concernant les urgences qui préconise d’orienter les soins non programmés d’un côté et les urgences vitales autrement, en calibrant et formant les urgentistes en conséquence (dans les années 90) ce qui a été fait.
Mais le dispositif n’a pas été appliqué aux patients… On se retrouve en 2015 comme en 1980… « la distinction elle se fait entre soins non programmés et soins urgents, et en effet, à Moutiers, il n’y a plus d’urgences vitales (et un défi pour moi ce serait que vous reteniez ce que je viens de dire et non pas qu’il n’y a plus d’urgences, parce que ça donne l’impression aux gens qu’ils ne pourront plus être accueillis, message que vous voulez faire passer et qui fait parti des contre-vérités »).
D’où le blocage de toute discussion.
BG demande si on pourrait quand même être associé dans les différentes instances au titre des usagers, en rappelant l’enquête publique organisée par nos soins (7000 « votes »/ 350 adhérents) avec 27 communes.
Mme W n’exige pas qu’on soit d’accord avec l’Agence, mais qu’on soit plus nuancés (c’était pourtant la condition explicite lors des discussions en ……2014 ,.
La... plaide dans le même sens que BG et défend qu’en étant informés à la source, on serait autre chose qu’un « collectif de réfractaires ».
Mme W en doute au vu du passé (à plusieurs reprises Mme Wallon a mis en cause notre « posture » intransigeante, opposée aux préconisations de l’ARS, sous-entendu seule porteuses de progrès dans l’organisation des soins), sauf « si aujourd’hui c’est un jour différent, dont elle prendrait acte ».
BF veut dire les choses autrement : une saison bien engagée, un nouveau dispositif est en place, un bilan va être fait à tous les étages, avec tous les partenaires, les médecins, les stations, les communes, les pompiers, …. « Ce bilan, quand va-t-il advenir ? Est-ce qu’il y a déjà un schéma d’approche pour « bilanter » ? Qu’elles sont les instances dans lesquelles ça va se passer » ?
La... enchaîne : est-ce que vous attendez que la saison soit finie ou des axes de travail déjà en cours ?
Mme W : « Si bilan il y a il portera sur l’H, donc il faut qu’on ait mis en place des mesures autour de l’Hôpital »
BG insiste sur une réponse à nos courriers… « pour indiquer noir sur blanc ce que vous nous dites aujourd’hui »
Mme W : « si vous voulez être partie prenante de ce qui va se faire dans la suite ….. il faut aussi que vous soyez audibles »…
BF « on peut aussi procéder par éclaircissement, vous dites, non, l’H de M n’est pas terminé, quelle est la carte postale, le visage de cet H de M tel qu’il est maintenant prévu » ?
Mme W n’a rien à dire de nouveau. « On a dit à l’époque qu’on garantirait une activité équivalente mais pas identique à celle d’aujourd’hui pour équilibrer les 2 sites, une activité répartie (point de désaccord entre nous) et là dessus on calera pas ». Elle a demandé à la directrice du Cham que dès que la phase intense des travaux d’Albertville serait passée, les grandes options qui ont été envisagées soient mises en chantier, en écartant toute ambiguïté sur la poursuite de Moutiers.
BF Aujourd’hui, voilà ce que voit la population : les gens sont dirigés vers Albertville, qui communique à répétition pour le seul site d’Albertville en pleines pages de journaux, mais ne dit rien sur le site de Moutiers, qui apparaît « en creux » (ce dont elle convient !) : « c’est une période d’entre 2, on ne peut pas tout faire en même temps, mais ça été dit, écrit, le protocole le garantit …. les Maires n’auraient pas accepté »
BG pose la question de l’existence de ce protocole, de sa communication
Mme W pense qu’on en a eu une copie. (BG rappelle notre seule référence : le communiqué de presse de 2014), et si ce n’est pas le cas ça n’est pas utile de l’avoir maintenant car « on dit qu’on va regrouper la chirurgie, qu’on refera les HEPAD d’Albertville et Moutiers, et on ne dit rien de ce qu’on fera à Moûtiers parce qu’à l’époque on ne le savait pas ».
BF « Donc le nouveau visage de Moutiers, il va apparaître quand, pour une population qui s’inquiète »…
Mme W nous accorde « l’inconfort actuel ». Sur le centre hospitalier lui-même, « on va s’y mettre maintenant, on va voir comment on organise l’avenir sur Moûtiers » et elle n’a pas autre chose à nous dire aujourd’hui.
BF, « et avec les médecins de stations et autres, ….. quand est-ce qu’on y verra clair » ?
Mme W : « Honnêtement, on vous le dira, on vous le fera savoir mais les engagements de l’Agence seront tenus ».
BG : « Est-ce l’ARS qui a demandé à la directrice du CHAM d’aller aussi vite pour la transformation d’Albertville » ?
Mme W : « Est-ce que les choses se sont mal passées, non » ? (BG, « oui » du point de vue de l’urbanisme…) c’est une question qui n’est pas de l’ordre de la transparence (c’est interne à l’État).
Mme W veut conclure (« on avait dit ¼ d’h, ça fait 1 h qu’on est là, on va arrêter » !
Elle nous encourage à y réfléchir, pour l ‘avenir de Moutiers, elle n’est pas du tout contre le fait que…, ça paraît aller de soi du fait que les usagers soient dans le comité de pilotage de Moutiers ». Mais de son point de vue, le collectif ne remplit pas les conditions actuellement (« positionnement » et représentativité) pour en être.
Clôture par un bref remerciement pour cette entrevue avec un regret sur la « méthode » que nous avons dû employer.